Je vous parle régulièrement des films que je prends plaisir à découvrir, et il faut dire que c'est assez facile car ces derniers temps je regarde plusieurs films par semaine. Pourtant, ma première passion c'était la
lecture. Ma maman m'a appris à lire dès la grande section de maternelle et quand j'étais
enfant, je passais
des heures à
lire et à
écrire mes propres fictions. Cette occupation m'est passée quand j'ai eu mon propre
ordinateur, au
lycée : je lisais à peine les livres au programme de mon Bac L, et quand j'étais chez moi, je passais tout mon temps à jouer aux Sims ou traîner sur internet (je tenais déjà le blog en seconde).
Ce n'est qu'en arrivant à la fac que j'ai peu à peu renoué contact avec la lecture, et plus précisément, la
littérature. J'ai suivi une
licence de civilisations et littératures anglophones donc je devais lire plusieurs romans et recueils chaque semestre... ce que j'ai fait de façon assez approximative, haha. En trois ans de lycée, j'avais dû lire quatre vrais livres (
Bel Ami et l
'Assommoir, que je n'ai jamais terminés,
Lolita et
Gatsby le Magnifique), alors plusieurs livres, en anglais
of course, en quelques semaines à peine, c'était trop pour moi.
Toutefois, arrivée en troisième année de licence, j'ai dû rattraper mon retard accumulé pour pouvoir valider mon diplôme, ce que j'ai fait, et j'ai voulu en quelque sorte marquer ce nouveau départ en me lançant pour défi de
lire les grands classiques de la littérature, parce que je savais d'une part que j'aimais réellement lire, et d'autre part pour forger ma
culture littéraire.
Je vous en avez d'ailleurs parlé
dans cet article.
Bilan, trois ans plus tard : j'ai clairement un
attrait malsain pour toutes les histoires
sulfureuses et
perverses qui ont marqué la littérature (
vous reprendrez bien un peu de libertinage arrosé d'inceste ?) mais je pense être trop une
mauviette pour lire le marquis de
Sade sans défaillir donc ça ne fait pas encore de moi une psychopathe
; )
Plus sérieusement, je suis contente de voir que je prends un réel
plaisir à lire ces chefs d'œuvres, et je comprends pourquoi ils sont reconnus de tous. J'essaie d'
alterner anglais et
français au niveau de la langue (je n'aime plus lire des traductions mais bon pour les autres langues je n'ai pas le choix), parce que j'aime bien me fixer des
contraintes inutiles.
Contrairement aux DVD que j'emprunte à la médiathèque et aux vêtements que j'achète seconde-main, je déteste lire un livre qui n'est pas neuf, parce que ça prend toujours une odeur que je n'aime pas, une texture de page désagréable et les pages jaunissent trop vite. Cela tient du caprice mais bon, je préfère garder le livre dans ma bibliothèque et savoir qu'il est à moi, que c'est moi qui l'abîme
': )
Voici donc trois livres que j'ai adoré lire l'an dernier, en espérant que cela vous donne envie de découvrir ou relire ces chefs d’œuvres anglais et français :
Les Liaisons Dangereuses
Choderlos de Laclos, 1782. Roman épistolaire psychologique. France. 516 pages.
Le livre : un précieux bijou du roman épistolaire, une plongée dans l'univers libertin du XVIIe siècle et ses odieuses manigances mêlant vengeance, pouvoir et séduction. Les personnages sont aussi attachants que révoltants d'égoïsme (pour les méchants) ou exaspérants de naïveté (pour les gentils). Leur personnalité est délicieusement retranscrite à travers leurs lettres, teintées par ailleurs d'un faux réalisme censuré par l'auteur.
Le film : l'adaptation cinématographique de Stephen Frears est fidèle au roman, très esthétique (les costumes♥) et vibrante, en revanche j'avais été déçue par le choix de Glenn Close pour interpréter la Marquise de Merteuil, mais seulement sur le plan physique, car en terme de jeu, tous les acteurs ont brillamment réussi à refléter le caractère de leur personnage.
Atonement (Expiation)
Ian McEwan, 2001. Roman dramatique métafictionnel. Royaume-Uni. 371 pages.
Le livre : j'ai pu découvrir ce roman grâce à mon copain qui l'étudiait pour l'agrégation d'anglais, ce qui a enrichi ma lecture d'analyses passionnantes et de détails que je n'aurais pas forcément remarqués seule. J'ai complètement adhéré au système de points de vue multiples, et ce que j'ai préféré dans ce roman bien entendu, c'est Briony, le personnage principal dont on suit l'évolution, de la petite fille privilégiée et perfectionniste à une vie d'adulte responsable et de repentir. Je me suis beaucoup identifiée à elle à certains moments, et c'est plutôt agréable de se sentir proche d'un personnage, la lecture en est d'autant plus personnelle.
Le film : j'ai vu l'adaptation de Joe Wright en premier, et elle m'avait clairement donné envie de lire le livre. Je la trouve absolument magnifique et très réussie vis à vis du livre.
Je vous en parlais
dans cet article.
Le Rouge et le Noir
Stendhal, 1830. Roman d'apprentissage. France. 640 pages.
Je crois bien que ce roman a été mon plus grand coup de cœur en terme de lecture. J'ai découvert l'écriture de Stendhal, délicieusement teintée d'ironie à longueur de pages : l'auteur se moque de son protagoniste en permanence, n'hésitant pas à abréger ouvertement ses prises de paroles quand il les juge inintéressantes pour le lecteur. Cette ironie participe au regard critique que l'auteur porte sur la société de son temps, car le Rouge et le Noir, ce n'est pas seulement une histoire d'amour et d'ambitions égotiques, c'est avant tout une "chronique de 1830", donc un roman social.
C'est aussi un livre truffé de références pas toujours véridiques, dont Stendhal se joue tout autant.
En bref : j'ai été passionnée par cette fiction réaliste, qui m'a fait beaucoup sourire, rire et émue.
Je voulais vraiment regarder une adaptation du roman mais je n'en ai trouvé aucune qui m'attire...