J'avais très envie de partager avec vous mon expérience de la grossesse, et j'attendais d'avoir accouché pour le faire, par prudence. Maintenant que je suis devenue maman, je ressens aussi le besoin d'extérioriser mon vécu des semaines qui ont suivi mon accouchement, car c'est une période profondément bouleversante et à laquelle on est finalement assez peu préparées.
C'est aussi l'occasion pour moi de vous dévoiler un extrait de ma séance photo spéciale grossesse commandée auprès de la douce et talentueuse Elisabeth Froment, qui m'a gentiment accompagnée à travers Montargis pour réaliser ces portraits au huitième mois. J'adore le rendu plein de tendresse et je suis heureuse d'avoir de si beaux souvenirs de mon corps de future maman. Merci à toi Elisabeth !♥♥♥
Pour voir ou revoir nos précédentes séries, c'est par ici : première rencontre à Bordeaux puis séance en intérieur à Orléans.
Bonne lecture !
L'HEUREUSE DÉCOUVERTE
J'ai su très tôt que j'étais enceinte : à une semaine seulement ! Comme je vous l'avais partagé
dans cet article, j'étais la plus
heureuse du monde lorsque j'ai appris ma grossesse. Peu à peu, j'ai fait
l'annonce auprès de ma
famille et de mes
amis, semant la
joie et la
surprise à chaque fois.
Beaucoup de personnes me l'ont demandé : le doute s'est installé quand j'ai ressenti des nausées inhabituelles dans les transports entre Chartres et Montargis, suivies de pertes brunes et d'un état grippal qui a duré un weekend. J'ai bêtement lu sur internet que tout cela pouvait être les symptômes d'une grossesse, alors le lundi matin, c'était décidé, j'ai utilisé les deux tests de grossesse que j'avais achetés et ils se sont avéré positifs.
J'avais du mal à y croire car cela faisait à peine plus d'un mois que j'avais arrêté de prendre la pilule !
Après cette découverte, j'ai guetté avec impatience et excitation l'apparition de la moindre courbe au niveau de mon ventre tous les jours, confondant régulièrement le fétus avec un hamburger ou un plat de pâtes trop copieux, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus douter 😁🤰
QUELQUES DESAGREMENTS
J'ai eu la chance d'avoir une grossesse agréable à vivre, sereine. J'ai tout de même connu quelques maux assez communs à toutes les femmes enceintes : les nausées, principalement matinales, les trois premiers mois, des gencives inflammées et des aigreurs d'estomac le soir à partir du second trimestre.
Le jour-même où j'ai découvert que j'étais enceinte, j'ai commencé à perdre du sang et cela a duré pendant une semaine. Après une échographie, j'ai appris que c'était dû à un décollement du sac embryonnaire, et pour cette raison j'ai été mise en arrêt de travail par ma gynécologue. C'est quelque chose de très fréquent en tout début de grossesse, sauf que cela passe généralement inaperçu car la plupart des femmes ne découvrent leur grossesse qu'à un mois et ces saignements passent donc pour des règles 🤷♀️
Alors que tous les articles sur la grossesse font état d'un "teint éclatant" qui illuminerait le visage des futures mamans, dans mon cas j'ai connu une poussée d'acné inhabituelle qui dure encore aujourd'hui - ô réjouissance haha ! 😑
J'ai aussi connu quelques épisodes de fatigue intense, et les dernières semaines ont été marquées par des douleurs abdominales, un manque d'énergie et de force et évidemment, les contractions. Au final, rien de trop embêtant et surtout rien de grave ! 🙏
MOI, MON VENTRE ET LES AUTRES
Quand on est enceinte, on devient immédiatement l'objet d'anecdotes et de conseils non sollicités, c'est inévitable. Bien que cela parte toujours d'un bon sentiment, ces paroles deviennent assez rapidement agaçantes.
Dans les commerces, on vous fait timidement remarquer que "vous attendez un heureux évènement" (j'aimerais trop répondre "ah non c'est juste un burger") puis la timidité disparaît et les gens embrayent sur leur fille ou leur nièce qui attend elle aussi un enfant, ou ils vous garantissent que, d'après leur propre expérience, "c'est que du bonheur" d'avoir un enfant, mais aussi et surtout, qu'il faut "profiter des nuits" avant l'arrivée du bébé, qui - le saviez-vous ? - ne fait pas ses nuits dès le début (non mais sans blague !) 🤨
En revanche, s'il y a bien un endroit où plus personne ne veut voir que vous êtes enceinte, c'est dans les files d'attente ! Ce manque de civisme m'a toujours choquée lorsque ma grande sœur était enceinte, et je dois dire qu'en faire les frais à mon tour m'a un peu plus atterrée. Je suis trop timide et polie pour oser demander à ce qu'on me laisse passer même si la station debout et immobile devenait rapidement gênante et source de contractions en fin de grossesse.
Il y a aussi cette petite phrase crispante de type "à mon époque, on nous embêtait pas comme ça" lorsque je précise à des femmes que je ne peux pas manger certains produits à cause des risques de listériose ou de toxoplasmose. Il y a même un serveur de restaurant qui m'a fait la réflexion en évoquant sa mère ! Alors oui, la médecine évolue et il y a cent ans, les femmes mouraient ou perdaient leur bébé en couche donc heureusement qu'on nous protège de mieux en mieux, même si c'est d'un risque infime 😬 Je préfère me priver de quelques aliments pendant neuf mois et d'alcool pendant l'allaitement plutôt que de regretter un écart toute ma vie !
ACCOUCHEMENT DÉCLENCHÉ : UNE GROSSE DECEPTION
A six mois, on m'a annoncé que j'allais avoir un suivi plus renforcé car le poids de mon bébé était trop en dessous de la moyenne. Mais la phrase que j'ai retenue, c'est "ne vous inquiétez pas, tant que sa courbe poursuit sa croissance il n'y a aucune raison de déclencher l'accouchement".
J'ai donc eu des échographies plus fréquentes pour suivre l'évolution de mon bébé régulièrement et des séances de monitoring hebdomadaires pour contrôler son activité cardiaque. Tout était positif, à chaque fois on me répétait que je n'avais aucune crainte à avoir, et je dois dire que cela a marché puisque j'étais effectivement très sereine, pleinement en confiance avec ma gynécologue, ma sage-femme, mon corps et mon bébé.
Puis à trois semaines de ma date présumée d'accouchement, la nouvelle est tombée comme un choc : "l'équipe médicale de la maternité a décidé d'opter pour un déclenchement, êtes-vous d'accord ?". J'ai demandé pourquoi. "C'est mieux pour votre bébé".
J'étais désemparée. Je me sentais trahie, en colère, je ne comprenais pas cette décision qui ne collait pas du tout avec tout ce qu'on m'avait répété tout au long de ma grossesse, avec les échographies et les monitorings rassurants que j'avais fait durant des semaines.
Evidemment, j'ai accepté car j'avais envie de les croire, de leur faire confiance pour le bien de mon enfant mais je ne pouvais m'empêcher d'être profondément déçue, avec le sentiment qu'on me volait la magie de mon accouchement par un simple "rendez-vous lundi prochain à la maternité à 8h30 pour le déclenchement" qui, me semblait-il, ôtait tout l'aspect inattendu de la naissance.
Je me suis donc mise en tête de provoquer mon accouchement toute seule, à coup de grand ménage dans l'appartement, de longues promenades à pied et en voiture, de séances de sport... Rien n'y a fait, mon corps n'était pas prêt, mon bébé non plus et cela m'a malheureusement confortée dans l'idée que l'on forçait la nature sans que j'en saisisse vraiment la nécessité.
La seule chose qui m'a aidée, c'était de me dire que j'allais finalement rencontrer mon bébé plus tôt que prévu, ce qui me remplissait de joie et d'excitation malgré tout ♥
COURAGE, DOULEUR ET RECONNAISSANCE
Le matin de mon départ à la maternité, j'ai écouté Eye of the Tiger en boucle en me préparant dans ma salle de bain. J'étais déterminée à affronter le plus courageusement possible tout ce qui m'attendait : la douleur (beaucoup plus vive quand l'accouchement est déclenché), l'angoisse d'éventuelles complications ou d'une césarienne et surtout, l'effort physique de l'accouchement.
Au final, oui, j'ai souffert, oui, j'ai eu peur, et oui j'avais littéralement l'impression que ma tête allait exploser à chaque poussée 😁
A ma grande surprise, le plus dur a été de subir les séries de contractions courtes mais intensément douloureuses et hyper rapprochées (toutes les deux minutes) la veille de l'accouchement, pendant trois heures. Je me tordais de douleur en hurlant, jusqu'à ce que j'accepte de prendre, pour la première fois de ma vie, des anti-douleurs - en perfusion à cause de ma phobie des cachets.
A côté de cette expérience traumatisante, l'accouchement sous péridurale (je peux vous dire que je n'ai pas hésité à la prendre !), par voie basse comme je le souhaitais, c'était une partie de plaisir !
Malgré le déclenchement, je garde un formidable souvenir de mon accouchement, car il a été rapide, sans trop de douleurs, et j'ai eu l'immense chance d'être accompagnée de mon amoureux et de pouvoir tenir notre bébé contre moi dès les premières secondes de sa vie 🤱💗
Je suis reconnaissante d'avoir pu vivre cette expérience unique dans de si bonnes conditions, entourée de soignants qui m'ont offert toute leur gentillesse, leur compétence, leur disponibilité et leur empathie à chaque fois que j'en ai eu besoin, même au beau milieu de la nuit...
Merci à eux 👩⚕🏥♥
BÉBÉ EST NÉ ! AU SECOURS... ?
Les premiers jours avec mon bébé ont été très rudes, pour plusieurs raisons.
Même si, dans mon cas, il s'est très bien passé, l'accouchement est un acte assez violent, un effort qui paraît surhumain quand on le vit !
Lorsque j'ai regagné ma chambre de maternité, les jambes encore anesthésiées par la péridurale et donc en chaise roulante, accompagnée de mon amoureux et notre bébé, j'avais l'impression de sortir d'un accident de voiture, et ce ressenti a duré plusieurs jours, car mon corps était tout endolori, courbé et fatigué.
La nuit venue, après que mon copain soit rentré à la maison (les nuits à la maternité n'étant pas autorisées pour les conjoints, à cause de l'épidémie), je me suis retrouvée seule avec mon bébé et malgré le profond désir que j'avais à devenir maman depuis si longtemps... je me suis sentie perdue, soudainement et brutalement propulsée dans cette nouvelle vie sans pouvoir y mettre "pause". Alors que je ne pouvais pas encore me lever de mon lit médicalisé sans aide, il fallait déjà veiller sur ce petit être minuscule et si fragile, le nourrir et le porter... Les heures qui ont suivi l'accouchement ont été plus éprouvantes et angoissantes que douces et magiques comme je les aurais souhaitées.
Ma petite fille a su téter tout de suite, ce qui m'a épargné bien des tracas. Toutefois, passée la première tétée après la naissance qui était simple et étrangement intuitive, j'ai détesté allaiter : j'avais horriblement mal à chaque fois qu'elle prenait le sein et la succion m'était totalement désagréable, cela me mettait sur les nerfs et je n'avais qu'une envie : la repousser.
Les premiers jours, je me suis demandée comment j'allais tenir l'allaitement avec une telle douleur... Une crainte mêlée à la culpabilité de ne pas être à la hauteur de mes propres attentes.
Pour couronner le tout, j'ai enchaîné cinq nuits blanches après l'accouchement. Au début, je ne comprenais pas très bien pourquoi je n'arrivais pas à fermer l'œil de la nuit (je dormais seulement une petite heure au lever du jour) : j'appréhendais les tétées de quarante minutes toutes les trois heures, je craignais que mon bébé s'étouffe, il y avait du bruit dans le service (pleurs des nouveaux-nés, passages et discussions du personnel soignant, arrivée d'un hélicoptère...).
La journée, il m'était impossible de faire de longues siestes car j'étais constamment interrompue : visites des sages-femmes, des puéricultrices, de la mairie, amener et retirer le plateau repas... Malgré la présence rassurante de mon copain qui veillait sur notre bébé, difficile de trouver le sommeil.
C'est finalement lors de ma première nuit à la maison que j'ai réellement compris ce qui se passait : à chaque fois que je m'endormais, je voyais mon bébé qui s'étouffait et je me précipitais pour dégager son nez du matelas... sauf qu'elle dormait paisiblement... sur le dos ! J'avais ces terreurs nocturnes incessantes qui témoignaient de ma peur viscérale que mon bébé ne respire plus.
Deux choses m'ont réellement aidé à en finir avec cette angoisse irrationnelle : en parler avec le plus de monde possible - c'est notamment le témoignage de mon amie Mariana qui m'a libérée♥ - et verbaliser ma crainte, tout simplement : "j'ai peur qu'elle meure".
Sortir ces mots face à mon copain a déclenché une vague d'émotion : j'ai pleuré si fort et extériorisé toute cette négativité en quelques minutes, et je me suis sentie soulagée.
Il m'a fallu deux ou trois nuits de plus avant de pouvoir aller me coucher sans la peur au ventre, puis c'était fini, j'ai réussi à être en confiance, en répétant ces mots : "il n'y a aucune raison que la vie me reprenne ce qu'elle m'a donnée".
AU FINAL...
Tout va bien. J'ai définitivement surmonté le baby blues, angoisses et nuits blanches, j'allaite sereinement, j'ai repris confiance en moi et en ma capacité à être mère, je n'ai plus de douleurs post-partum et j'ai retrouvé mon énergie, et même un peu de temps pour moi (la preuve : je vous ai pondu cet article, haha) !
Après avoir chéri le moindre mouvement, coup de pied à l'intérieur de mon ventre durant huit mois et demi, je profite maintenant de chaque instant passé auprès de mon bébé à la câliner, l'admirer, l'observer, lui chanter les mêmes chansons en boucle, échanger des sourires avec elle et me réjouir de ses premiers gazouillis.
Voici une petite liste des choses que je préfère dans cette nouvelle vie de maman :
- me promener avec elle en poussette - je me sens pleine de confiance dans ces moments, et j'adore pouvoir la voir en permanence en face de moi, où que l'on aille ;
- lui donner son bain, car je crois que c'est son moment favori - elle semble tellement détendue et heureuse dans l'eau chaude !
- prendre une longue douche brûlante - parce que c'est devenu un moment rare et précieux pour moi haha !
- lire le bonheur et l'émotion dans les yeux de mon copain à chaque fois qu'il vit un moment de tendresse ou de complicité avec notre bébé 💓
A présent, j'attends avec beaucoup d'impatience de pouvoir présenter mon bébé au reste de ma famille et à mes amis afin de partager avec eux ces moments uniques et magiques !
J'espère que cet article vous a plu, n'hésitez pas à me poser vos questions ou à partager votre expérience, votre avis sur la maternité, la grossesse ou l'accouchement.
Merci encore à Elisabeth Froment pour les photos ! ✨
Félicitations pour ta fille!
RépondreSupprimerTout ce que tu as dit sur l’allaitement, j’aurais aimé que ma compagne ait pu le lire avant d’accoucher, c’est très vrai.
Le mythe de vivre dans du coton l’arrivée de bébé comme s’il n’y avait aucun stress, aucune angoisse, mérite vraiment de disparaître, et le travail que tu as fait là est fondamental.
Et effectivement : vocaliser ses angoisses, parler de ce que l’on ressent, c’est comme ça que ma compagne a pu s’en sortir.
Je vous souhaite beaucoup de moments heureux et bien du courage pour les moments plus pénibles !!
Merci beaucoup Thomas, c'est super gentil de partager ça en commentaire !
SupprimerJe te le répète : félicitations à vous deux et plein d'ondes positives pour ce qui vous attend :D
J’ai oublié de dire que les photos étaient magnifiques!
RépondreSupprimerEt merci pour ce chouette compliment ! :)
SupprimerMagnifique témoignage, je me retrouve beaucoup dans ce que tu as vécu pour la grossesse - excepté le déclenchement. Je vis de nouveau l'incivilité des gens dans les files d'attente, ce qui fait que j'évite au maximum de faire les courses. L'autre jour, 4 personnes ont refusé de me laisser passer après une demande polie et 3 me sont passées devant en regardant mon ventre...
RépondreSupprimerComme je t'avais dit, j'ai adoré l'accouchement malgré toutes les douleurs. C'est une expérience hors du commun et quand on m'a dit que j'aurais sûrement une césarienne, j'ai beaucoup pleuré.
La seule chose que je regrette c'est d'avoir des problèmes aux deux coudes, je ne peux déjà plus porter ma fille ou très rarement et je ne peux pas pousser la poussette non plus. Ca donne l'impression d'être mère par procuration...
Ah et aussi, j'ai eu le droit au baby blues, la sensation de ne pas être à la hauteur, la peur d'allaiter qui empêche de dormir... Mais heureusement que nos hommes sont là pour nous aider ! C'était dur aussi de ne pas avoir ma famille autour à cause du Covid...
Merci pour ton récit, il y en a trop peu qui explique comment se passe cet expérience !
Bisous !
Merci d'avoir pris le temps de partager ton témoignage !♥
SupprimerJ'espère de tout cœur que ta seconde grossesse se passera au mieux malgré la double tendinite :( Et puis peut-être que le fait d'avoir déjà vécu cette expérience t'épargnera un deuxième baby blues !
Gros bisous et bon courage à toi !♥
Superbe article, quelles belles photos! <3 <3
RépondreSupprimerMerci beaucoup Marion !♥
SupprimerThanks to Google I have read your beautiful writing and testimony. Huge love and wishes for the future.
RépondreSupprimerOh thank you so much for your kind words ! ♥
SupprimerJe suis très émue de lire cet article! Toi qui, je crois bien, dès notre première rencontre, m'avait parlé de ton désir d'être maman avant 25 ans, a réussi à réaliser ce rêve et je ne pouvais espérer mieux pour toi.
RépondreSupprimerEncore félicitations Laurielle ♥
Oh merci pour ton commentaire Sybille, tu es adorable ♥
SupprimerMerci d'avoir partagé avec nous ce beau témoignage, touchant et sincère. C'est rare de trouver des discours sincères sur la maternité, pour celles qui hésitent encore à entamer ce merveilleux projet.
RépondreSupprimerOh merci beaucoup, je suis ravie que mon témoignage puisse être utile ! ♥
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