mercredi 1 avril 2020

Un Drôle de Mois de Mars



   Drôle, c'est pas vraiment le terme, mais l'expression est souvent utilisée pour parler de situations bien plus tristes que risibles, des situations inhabituelles, déstabilisantes, comme celle que nous vivons en ce moment.
Je vais vous parler dans un premier temps de l'école puisque c'est ce qui a occupé la première moitié de mon mois de mars.

Ma vie de maîtresse stagiaire :

Un début d'année perturbé :

Je n'en avais pas parlé ici mais au mois de février j'ai été mise en arrêt de travail pendant trois semaines pour raisons médicales. Je vous rassure, ce n'était rien de grave mais il a quand même fallu trois semaines pour s'en assurer.
Une semaine après avoir repris, c'était déjà les vacances.
Quand la fermeture des écoles a été annoncée deux semaine après la rentrée, je n'avais donc eu que quatre semaines de cours depuis de le début de l'année, ce qui est très peu sachant que je suis à mi-temps, et j'avais donc l'impression de me remettre à peine de ma longue absence lorsque l'annonce du Président m'est tombée dessus de façon complètement inattendue.



La surprise :

Notre ministre nous assurait le matin même que la fermeture des écoles ne serait jamais envisagée, et je l'ai naïvement crue, complètement insouciante à propos de ce virus qui se propageait déjà vicieusement. Avant de quitter l'école, mon directeur et moi ne prenions pas au sérieux notre collègue qui nous disait que ça allait arriver, qu'il avait déjà commencé à préparer ses cours à distance, on rigolait...
Le soir, j'étais en train de corriger des devoirs d'élèves tout en écoutant à moitié le discours présidentiel quand soudain j'ai cru que j'avais mal entendu : les écoles étaient fermées jusqu'à nouvel ordre.
Je n'y croyais pas, et j'avoue que ma première réaction a été la même que celle des élèves : crier "VACAAANCES !", naïvement là encore... Dans l'heure et la soirée tardive qui a suivi, ce n'était plus vraiment le même sentiment : comment allais-je assurer la journée du lendemain avec mes élèves ?
J'avais un jour pour nous préparer.
Le lendemain, c'était l'improvisation et surtout l'attente angoissante (enfin surtout pour moi la stagiaire qui n'avait rien de prêt d'avance) : les premières informations ne nous sont parvenues que peu avant 14h, puis c'est seulement à 16h, une demi-heure avant de faire partir les élèves, que j'ai pu leur expliquer précisément comment allait se dérouler l'école à la maison.

L'Education Nationale était tout sauf préparée à cette situation.

La colère :

J'étais vraiment en colère : comment avait-on pu nous prévenir la veille pour le lendemain ? Pourquoi n'avions nous pas reçu d'informations sur le fonctionnement de l'école à distance en prévention ? Pourquoi notre hiérarchie semblait-elle absente pendant tant d'heures ?
Nous avons évidemment dû faire face aux interrogations pressantes des parents et des élèves alors que nous n'en savions pas plus qu'eux et aux bugs informatiques liés aux serveurs en surcharge sur les différentes plateformes numériques qu'on nous demandait expressément d'utiliser...
Rien n'ayant été anticipé par notre hiérarchie, tous les profs de France se sont retrouvés en même temps à galérer pour imprimer des cours à la dernière minute et les refourguer aux élèves en leur disant "bon on vous enverra du courrier si besoin"... courrier qui n'a jamais pu être envoyé.
De nouvelles problématiques ont vu le jour : comment rester en contact avec les familles sans accès à internet ? et celles qui à ce jour n'ont pas répondu à un seul appel téléphonique ?


Voyez comme j'ai l'air énervé ! ...

L'organisation :

 Ce que mes collègues à travers le pays ont su prouver, c'est qu'ils étaient pleins de ressources et d'ingéniosité pour maintenir cette fameuse "continuité pédagogique" dont on nous a temps rebattu les oreilles. Certains ont des idées extraordinaires, passent deux fois plus de temps sur leurs préparations, d'autres comme moi se contentent d'appliquer les directives générales en faisant de leur mieux pour faire vivre les cours à distance sans y passer leur vie.
J'ai mis du temps avant de prendre en main l'outil numérique qui nous a été imposé, à m'adapter à cette situation... La préparation des cours et surtout la correction du travail de mes élèves me prenaient un temps fou, mais j'ai fini par mieux comprendre le fonctionnement de ma classe numérique, trouver des astuces et prendre des habitudes pour être plus efficace.

La routine :

Au bout de deux semaines, je peux dire que je suis "au point". La correction à distance, par le biais de photos, c'est vraiment long et chiant mais c'est aussi le seul moyen de communication que j'ai avec mes élèves, la seule façon de les féliciter pour leurs efforts et leurs réussites, d'aider ceux qui en ont besoin. J'aime bien lire les messages de mes élèves quand ils disent "bonjour maîtresse", "merci maîtresse", et ceux des parents qui me remercient pour le temps passé à corriger ou qui me souhaitent bon courage alors que eux-mêmes galèrent avec leur enfant pour leur faire cours à la maison... quand ils peuvent.
Ces messages de soutien me font chaud au cœur et me motivent à poursuivre, même si la moitié des élèves de ma classe ne me rendent rien, me portant à croire qu'ils ne font pas le travail demandé et que les écarts, déjà immenses entre eux, ne vont faire que se creuser.

En ce quinzième jour de confinement (à l'heure où j'écris), je me trouve même à regretter la présence physique de mes élèves. Les échanges joviaux, les rires et les fou-rires, le temps passé à essayer de les aider, parfois en vain, parfois en échange d'un grand sourire de fierté d'avoir réussi !♥

Mais il y a une chose face à laquelle mon métier ne fait pas le poids : c'est le bonheur d'être auprès de mon copain, d'avoir du temps pour nous deux et ne plus avoir besoin de faire quatre à six heures de route par semaine pour aller travailler, parce que c'est épuisant, en plus des journées de classe, et je peux vous dire que ce fameux vendredi avant le confinement, entre deux covoiturages galère, j'ai pleuré, de fatigue sans doute.


Avant le confinement :

Mon copain avons eu beaucoup de travail pour les cours durant les deux semaines qui ont suivi (j'avais pris du retard personnellement) mais nous avons tout de même pris un peu de temps pour aller nous promener aux alentours de Montargis. Le Lac de Châlette sur Loing est le lieu le plus proche de chez nous pour profiter de la nature, mais nous avons aussi découvert un joli petit village dont je vous montrerai les photos prochainement.
De mon côté, j'ai aussi passé une journée à Paris pour voir mon amie Laura qui revenait des Etats-Unis après deux ans d'absence, mais ça aussi je vous le raconterai dans un article dédié (avec pleiiiin de photos) ;)


Promenade matinale au Lac de Châlette avant un délicieux brunch dominical : œufs au plat, houmous, confiture de framboise, guacamole, gressins au chorizo, fromage et pain frais ♥
moPetit déjeuner très gourmand à la Factorie Mazet

Délicieuses pâtes à emporter de chez Roma

La magnifique gare de Montargis

Balade sauvage du Rozeau


Ma vie confinée, soit des looks et de la nourriture :

Ce confinement forcé et le télétravail nous ont permis d'adopter une routine de vie plus saine et moins stressante

- étant donné qu'il fait beau tous les jours depuis le confinement (alors qu'il n'a pas fait beau à Montargis plus d'un mois depuis notre arrivée haha), nous profitons du fait que les rayons de soleil tapent directement dans notre salle de bain pour nous y installer et lire une partie de la matinée (pour moi c'est juste le weekend car en semaine je préfère travailler dès le matin), à défaut d'avoir une terrasse ou un jardin...

- mon copain nous cuisine de délicieux plats tous les jours, et notre alimentation est beaucoup plus variée que d'habitude ! Pour moi, c'est le rêve, haha.

- dès que j'ai fini de travailler, je fais des exercices de Pilates pendant 30 min tous les jours de semaine, et ça c'est un réel exploit !

- bon le soir c'est beaucoup moins sain car je passe beaucoup de temps à jouer aux Sims mais je n'ai pas dit que j'étais devenue parfaite, haha 😅

- aussi, j'essaie de choisir une tenue qui me plaît le plus souvent possible pour stimuler ma créativité vestimentaire (haha) et avoir l'impression de vraiment commencer ma journée. Parce que traîner en pyjama non-stop ça devient vite déprimant pour moi.

Trois photos prises en allant à un RDV médical, sinon je ne sors JAMAIS.




A gauche : encore un brunch trop bon, cette fois avec baked beans, muffin et concombreA droite : une sorte de bibimbap fait maison délicieux !


Bolognaise concoctée par mon copain, un régal ultime



Muffins chocolat-banane FAIT PAR MOI (oui je suis très fière !)


A gauche : vue depuis notre salle de bain (voyez ce soleil !). A droite : eh encore un brunch à base d'egg muffin, confit d'oignon, concombre au yaourt de brebis et vinaigre, et bien-sûr de la confiture (de fraise cette fois) (remarquez l'évolution du brunch au fil du mois 😄). 

Tarte framboise mascarpone réalisée par mon copain ♥



A gauche : photo très concentrée et détendue pendant le Pilates (j'avais pas encore commencé). A droite : sur mon 31 pour... le 31 mars !



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