Nevers en 40 min
(avec en bonus une réflexion très intime et profonde complètement inattendue !)
En avril dernier, je me suis rendue à Clermont-Ferrand avec ma fille, comme je vous le racontais dans cet article dédié. Or, sur le trajet du retour, nous avions environ une heure de correspondance à Nevers. L'occasion idéale pour jeter un coup d'œil à cette petite ville bourguignonne, chef-lieu de la Nièvre.
Pour l'anecdote*, à l'époque où je suis partie faire mon master à Agen, de force (par ici le début du drama haha), une de mes amies - paloise mais bordelaise d'adoption elle aussi - a quant à elle été exilée à Nevers pour ses études (ce qui est bien pire qu'Agen quand on vient du Sud-Ouest !). Comme moi, elle a très mal vécu son départ et a détesté cette ville qu'elle me décrivait comme très moche, déprimante, sans intérêt.
C'était en 2016, nous avions 20 ans et notre privilège de poursuivre des études supérieures a été entaché par un déracinement forcé d'une ville que nous adorions profondément. Et même si je ris un peu de lire les propos excessifs et très dramatiques que nous tenions à l'époque, je repense à ces situations avec une grande compassion.
En effet, la période des études est souvent celle des doutes existentiels, de la fragilité émotionnelle, sentimentale, de la grande précarité pour certain.e.s. L'instabilité et l'insécurité engendrée par la forte sélectivité de nombreuses formations, obligeant souvent les étudiants à partir dans des villes lointaines, ne fait qu'empirer l'état psychologique des jeunes à ce moment-là de leur vie et peut même les dégoûter profondément de ce système cruel, voire les détourner de la voie qu'ils s'étaient choisie. C'est un phénomène que j'ai souvent observé, beaucoup de mes ami.e.s ou connaissances n'ayant aucune envie de partir à l'autre bout de la France, et c'est ce à quoi j'ai été confrontée puisque j'ai fait le choix excessivement douloureux de quitter ma région natale, où se trouve ma famille et mes amis.
Voilà finalement tout ce que m'évoque Nevers, haha !
Mais revenons-en à cette ville, que j'ai eu le loisir de visiter durant 40 min, avec ma fille et notre grosse valise en main. Telle ne fut pas ma surprise de découvrir de superbes monuments historiques à seulement quelques pas de la gare ! Et des glycines luxuriantes embaumant et égayant le paysage urbain, sans oublier un splendide arbre de Judée arborant fièrement le violet vif de ses fleurs.
Il ne m'en fallait pas plus pour être charmée et intriguée...
Je me suis empressée d'envoyer une photo à mon amie pour lui faire deviner où j'étais, non sans l'accuser d'avoir un peu exagérer sur le "ya rien à voir tout est moche à Nevers" 😄
Malgré notre encombrante valise, nous avons poussé jusqu'à la cathédrale, visible de loin. Celle-ci était en travaux mais semblait majestueuse. Une fois au pied de l'édifice, c'est le Palais Ducal qui dévoile ses plus beaux atours, quelques mètres plus loin. Nous n'avions pas le temps de nous en approcher, il fallait déjà revenir à la gare. Dans le train, nous admirons la vue sur les quais et la ville depuis la Loire.
Je pars avec une impression positive de cette ville et l'envie de revenir découvrir tous ses trésors ! Bon, il faut dire aussi que le temps radieux ce jour-là a plutôt aidé.
Nevers, à bientôt !
*Attention : anecdote censée être courte qui se transforme en très longue complainte pseudo-sociologique 😂