Régulièrement je remets en question mon activité sur ce blog et les réseaux sociaux, c'est-à-dire le partage. Le partage d'informations et d'images plus ou moins personnelles à l'adresse d'un public allant de mes proches à de parfaits inconnus.
L'adage "vivons heureux vivons cachés" semble moins de vigueur dans notre société (et plus particulièrement ma génération et ses héritiers) où Facebook & Instagram ont pris notre vie d'assaut.
On peut se demander pourquoi un tel besoin d'étaler sa vie à des gens qui n'en font pas forcément partie ?
J'ai souvent l'impression que si je n'immortalise pas un moment par une photo, ce moment est perdu à jamais, et il n'en existe aucune trace autre que dans ma mémoire. Prendre une photo lui donne une existence presque concrète. On capture bien plus souvent les moments joyeux de notre vie, et ce besoin de les partager répond à cette peur de le perdre.
Partager, c'est redonner vie à un moment passé, ou prolonger le sentiment émanant de cet événement. On se sent satisfait de voir que d'autres personnes, qui au final n'en ont rien à faire, apprécient ce partage de souvenir. Tout comme on aime se remémorer des moments heureux, ou parler d'un futur prometteur, le partage virtuel nous permet d'adresser un sentiment aux gens sans leur imposer, car contrairement à une situation réelle, face à un écran, le récepteur de notre partager choisit d'y prêter attention ou pas.
En bref, partager reviendrait à figer le bonheur ou la beauté, à le faire revivre pour en atténuer la fugacité. Le partage internet, ou la poésie romantique 2.0.
Je me rends compte que tenir ce blog m'aide à
accepter le cours de la vie, à accepter le fait que je
vieillis et que je
change inévitablement. Car j'arrive à
figer des moments et à les faire revivre à l'
infini au travers de mes photos et articles.
De plus, je me sens plus ou moins
comprise par mes lecteurs, car si dans la vraie vie je ne passe pas mon temps à parler de mode, c'est appréciable de se sentir libre de parler d'un sujet qui nous intéresse, aussi
futile soit-il.
Enfin, le fait de pouvoir m'exprimer sur des sujets plus personnels ou sociaux, comme celui-ci, est très
libérateur. Lorsque j'ai publié un
article sur le narcissisme récemment, j'étais loin d'imaginer que je recevrai autant de
retours. Je doutais vraiment de ma capacité à intéresser des personnes sur un sujet aussi
sincère, et je craignais aussi le
jugement.
Mais quand j'ai lu tous les messages reçus, autant de filles que de garçons, de personnes qui se reconnaissaient ou qui comprenaient mon point de vue, cela m'a énormément touché, et m'a fait un bien fou. J'avais libéré des mots qui me pesaient sur le cœur.
J'ai toujours passé beaucoup de temps à
écrire, et j'ai envie de continuer en portant ma réflexion sur des sujets qui me passionnent, qui me dérangent ou qui m'interloquent, et ainsi confronter mes pensées avec d'autres, qui divergent (ou pas) des miennes, pour prendre du
recul,
évoluer,
grandir.
Je veux continuer à partager des bribes de ma vie, parce que cela me
rassure et malgré tout, cela m'apporte un peu plus de
bonheur au quotidien.
J'espère que cet article vous aura plu, n'hésitez pas à partager votre avis... sur le partage virtuel (jolie mise en abyme) ; )
I often have the feeling that if I don't take a picture of a certain moment of my life, this moment is lost forever. It's all the same with sharing informations on the social networks.
Quite often I wonder why do I feel the need to share so much about myself, with people who aren't even part of my life.
I came to realize it really was a way to immortalize and bring back these moments to life again and again. Because when you post pictures of a positive event, you're happy to see other people paying attention to it and "liking" it, as if you were experiencing this moment and all the feelings associated to it again. Just as someone would recall good memories or think about a promising future - it's a way to remember what makes you happy, what gives your life a sense.
To a greater extent, this blog helps me to accept the fact that time is running out, that I'm getting older and that change is inevitable - still dreadful thoughts to me. By sharing parts of my life, I make their memories concrete, I give them an existence out of the course of time.
To make it short, sharing soften the transience of life or beauty - just like what romantic poets were trying to do through their writings. Yes, Facebook is the new face of romantic poetry ; )
I've been writing for myself since I'm a kid, but I already had this will to share my thoughts, and I now I have the opportunity to write about what I like on my blog, to show pictures of my life and my world. And as sad as it can appear, my self-confidence has been built partly through the social networks.
When I wrote about narcissism a few months ago, I was astonished by the number of people who reacted to it. I was expecting this post to remain invisible, because it was not directly related to fashion and because it was only words, not pictures. I also feared being judged, but instead of that, people recognized themselves in what I explained, they even felt reassured to read about such a sincere and private subject.
I felt liberated after I shared these thoughts, because I felt heard, and understood.
So I want to keep on sharing my point of view about social or personal subjects, confronting it to others because I truly think it helps me grow, and be happy.
What's your opinion about sharing on social platforms ?
I hope you liked this post, please share your thoughts about sharing (nice mise en abyme
), I'll be glad to read your replies !
XXX